Balthazar envoûte le Krakatoa

Ce mardi 2 avril, le Krakatoa accueillait une soirée pop rock alternatif 100% belge avec les groupes Balthazar (Courtrai/Belgique) et Faces on TV (Gand/Belgique).

En première partie, Faces on TV en formule solo, mené par son leader Jasper Maekelberg a délivré une prestation riche en émotion. Son électro-pop futée, aussi aventureuse que délirante a plongé le Krakatoa dans une atmosphère psychédélique décalée et extrêmement colorée qui n’a pas laissé le public bordelais indifférent. Ses chansons, aussi sensuelles qu’entraînantes, sa franchise émotionnelle et ses multiples échanges avec la foule lui ont permis de conquérir un public qui ne le connaissait que trop peu.

En pleine tournée européenne suite à la sortie de leur quatrième album « Fever » le 25 janvier dernier, les belges de Balthazar assurait la tête d’affiche de cette soirée riche en couleur. Maîtres du rock et de la pop alternative en Belgique, ils se sont construit une solide réputation internationale et sont aujourd’hui devenus incontournables en Europe. Déjà habitués de cette salle de concert mythique dans laquelle ils se sont produits cinq fois auparavant, le groupe composé de Maarten Devoldere (guitare et chant) Jinte Deprez (guitare et chant), Simon Casier (basse), Michiel Balcaen (batterie) et Tijs Delbeke (clavier, violon, trombone) a réveillé un public bordelais quelque peu endormi. Mené par le duo de frontman Maarten Devoldere et Jinte Deprez dont les voix sont aussi différentes que complémentaires ont une fois de plus créé une véritable osmose d’harmonies dans un Krakatoa presque rempli créant l’unanimité.

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Source : Le Type / Crédit photo Article : Adrien.R-B 

Leur set d’une heure et demi parfaitement ficelé débute avec « Roller coaster » et plonge rapidement le public dans une ambiance aussi explosive que chaleureuse. Alternant entre les morceaux des premiers albums comme « Blood like wine » ou « The Boatman », mais aussi les plus récents « Decency » ou « Bunker » combinés aux nouveaux titres de ce dernier album comme « Fever » ou « Wrong Vibrations » on littéralement fait décoller le public bordelais.

Leur live est une véritable montée en puissance, un condensé d’énergies rock, un élan de mélodie et de musicalité. En définitive, à travers sa singularité, Balthazar s’affirme aujourd’hui comme l’un des groupes de pop rock les plus importants d’Europe et continue à entretenir ce mythe de qualité artistique belge.

Photo à la Une : https://benjaminpavone.fr/groupe/861/balthazar.html

L’Afroprisme à l’Iboat: l’événement vu par le prisme des organisateurs

Un nouveau concept va faire ses premiers pas à l’Iboat Samedi 23 février, dernier Week End du Black History month : la journée Prisme. Pour sa première édition la couleur est donnée, les nuances claires-obscures des cultures afro. Un événement qui garantit une expérience saisissante en immersion dans une culture souvent trop peu (mal) connue.   

AFROPRISME, un nom original pour une soirée qui l’est tout autant. Le concept : mettre en avant la culture afro et tout ce qu’elle implique. Il ne s’agira pas de présenter, comme dans un musée, des vitrines « exotiques » qui satisferaient les représentations que chacun a de cette culture. Sera plutôt proposée une véritable immersion, sincère, un moment de partage avec des personnes qui appartiennent à la culture afro, leurs quotidiens, leurs difficultés et leurs réussites. Un thème d’actualité de fond. Les intervenants offriront chacun une facette de ce prisme aux multiples couleurs qui cache un centre nébuleux bien moins connu. A l’occasion de cette journée diverses activités prendront place à bord du bateau culturel bordelais en réinvestissant le lieu pour l’amarrer vers un nouvel horizon. Expositions photographiques, spécialités culinaires, œuvres artistiques de nature diverses, récit du projet ATLAS (description du projet dans l’interview), Djset, … (liste non exhaustive). Difficile de s’ennuyer avec une programmation si riche et éclectique. Mais surtout des discussions, des moments d’échanges avec les participants, car tout réside en cela : confronter des prismes, soulever des questions, découvrir de nouvelles réalités. Tout cela en entrée libre. Une prise de conscience lumineuse qui n’a pas de prix.

AFROPRISME

A J-7 de l’Afroprisme nous avons rencontré les organisateurs de cette soirée (AngeLique et EyMeric fondateurs de la société ALEM) pour nous confronter à leur prisme, leurs idéaux et leur ressenti. Un duo complémentaire à la vision commune qui a pris le temps de nous présenter leur(s) projet(s). La société ALEM, agence de conseil en communication, contenu médiatique et évènementiel a la particularité en plus des commandes clients, de travailler sur différents projets de leur initiative. La soirée PRISME est l’un d’entre eux. Nous voulions connaître la genèse de cet événement et les valeurs qu’il porte dans les esprits des concepteurs.

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Eymeric, Malal et Angélique. Guédiawaye, dans la banlieue de la capitale Sénégalaise

« Faire de votre trésor personnel une richesse collective ». Une phrase qui se retrouve dans tous vos communiqués, pourriez-vous m’expliquer cet emblème ?

Eymeric : c’est le slogan de l’entreprise qui chapeaute bien ce que l’on ambitionne de faire de manière commerciale via nos clients et le côté fondation où c’est vraiment ce que l’on veut faire de manière social. Je prône le fait qu’on puisse travailler en communication de manière éthique.

Angélique : Un des points communs que l’on a, c’est ce côté éthique, social, partage que chacun donne aux expériences professionnelles et personnelles. A un moment on ne l’a pas retrouvé dans ce que l’on faisait. C’est ce qui nous a motivé à vouloir faire quelque chose qui nous ressemble et c’est comme ça qu’Alem est né.

La soirée de la semaine prochaine est annoncée comme la « première », supposant d’autres soirées PRISME. Avez-vous déjà pensé à la suite, aux thèmes que vous aimeriez aborder ?

E : Les soirées PRISME au minimum ce sera biannuel. Il y en aura une autre en 2019. On a déjà des idées, c’est peut-être trop tôt pour en parler, mais on n’est pas à l’abris que ce soit un Afro 2. Toutes les portes restent ouvertes. On ne veut pas non plus être réduit uniquement à cela, même si ça ne nous gène pas vraiment. Ce sera en tout cas à chaque fois des soirées qui nous ressemblent. Après on reste ouvert aux suggestions, les boîtes à idées etc. On avait pensé aussi à un prisme féminisme, pourquoi pas.

: ça dépendra aussi de l’actualité au moment de la deuxième soirée, savoir si ça fait sens ou pas dans notre stratégie de communication.

Un concept déclinable sur plusieurs thèmes. Justement vous parlez de « mettre en lumière un thème d’actualité et ses enjeux ». Pour la soirée Afroprisme, pouvez vous me parler un peu plus de l’actualité visée.

E : Si quelqu’un me demande lors de l’événement « quel est le thème d’actualité ? » je leur dirai de demander aux intervenants. De demander si pour eux ce n’est pas d’actualité de trouver un appartement difficilement, de présenter son projet, d’être un artiste noir, …Tous les côtés positifs aussi, Black Panther c’est 2017.  C’est en 2017 que des gens ont pu affirmer qu’il y a un super héros noir. C’est toute cette actu là aussi.

: Malheureusement c’est un thème d’actualité. Qui est de plus en plus fort et de plus en plus présent dans la société. Le thème de dire « Je suis noir dans cette société ». Je pense que sur les dernières années il y a eu un changement et un brassage de ce thème, de dire « je suis noir ». Sur tous les points : physiques, psychologiques, sociétaux.

E : ça a commencé par des questions de la part de notre gouvernement sur qu’est ce que c’est être français. Forcément il y a des gens qui ont dû se poser la question qu’est ce que c’est d’être noir ensuite. Par exemple j’étais au téléphone avec Lassana Traoré, le frère du défunt Adama Traoré, et quand je lui ai expliqué l’évènement il m’a demandé s’il allait trouver sa place au vu du discours etc parce qu’il trouvait que ça avait l’air d’une journée positive. Je lui ai dit que la journée c’est aussi ça, le quotidien de la diaspora afro qui est d’actualité. C’est pareil pour le féminisme, ou le bio, enfin tout ça c’est d’actualité.

L’événement se passe pendant le Black History Month, est ce que c’était important pour vous qu’il s’inscrive pendant cette période ?

: c’était planifié. On voulait que ce soit pendant le Black History Month et aussi parce que c’était l’anniversaire de mon père. Tant par ma couleur que par le reste c’est mon père qui est moteur derrière. C’était important que ce soit cette date.

La soirée est sous le signe de l’éclectisme culturel et artistique, avec une une richesse remarquable dans la programmation. La question était de savoir comment vous avez choisi les intervenants et quel était le critère pour avoir la possibilité d’afficher son prisme à la soirée ?

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Oeuvre de Through Your Body, artiste présente à l’évènement

: Je le dis en tant que blanc, moi ça me tenait à cœur, et ce n’est pas caché, que le jour de l’événement tous les gens qui leaderont l’évènement soient des personnes noires. Après le public sera d’horizons différents, ils seront invités à prendre la parole etc. Il a un petit interstice entre la discrimination positive et le fait de mettre en exergue. Il est important qu’il y ait des journées qui valorisent cela. S’il y a un prisme LGBTQ, je ne vais pas mettre des hétéros qui vont commencer à parler. C’est une question de laisser la place à certaines personnes.

J’imagine que ce n’était pas le seul critère, qu’est ce que vous recherchiez à part cette appartenance à une culture ?

: Des gens qui ont une histoire et qui la transmettent. Il y aura des peintres, chanteurs, danseurs, activistes, entrepreneurs qui portent des projets importants. Je voudrais aussi remercier la mobilisation des intervenants qui ont compris le concept de la journée et pourquoi on le faisait. On nous a aussi contacté pour participer.

: Il y a des gens, les principaux concernés, qui étaient surpris qu’il y ait un événement comme ça. Une Dj parisienne nous a dit que même à Paris il n’y en avait pas. C’est là où le débat va être intéressant le jour J : il y aura des gens qui vont se dire que ça fait du bien, et il y aura peut-être des gens qui vont se demander pourquoi il n’y a que des personnes noires. On en profitera pour discuter ce jour là, il y aura de l’émulation et de la synergie.

A : Les intervenants ont des points de vus très différents, dans la même culture ils s’opposent, et ce de manière positive. On parle de la culture, de la diaspora dans tout ce qu’elle représente, c’est à dire qu’est ce que ça veut dire être une femme noire et avoir ouvert son cabinet d’avocat et d’avoir réussi par exemple.

E : Nous on n’attend rien du tout, c’est simplement une invitation. On n’avait pas à dire il rentre dans notre définition de la culture afro ou pas. On voulait partir de quelque chose qui leur est inhérent : appartenir à telle diaspora. Et après ils peuvent avoir des idées avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord, justement c’est l’occasion d’en discuter, la journée est faite pour ça. Tant que cela reste dans le respect de tous.

On aura le droit au récit du projet ATLAS, est ce que vous pouvez me le présenter et me parler de ses origines ?

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« Accra 🇬🇭, nous avons eu la chance de rencontrer la branche ghanéenne d’UJPOD, l’ONG togolaise que nous avions rencontré quelques jours auparavant » légende ALEM

: A la base on partait voir une amie qui est en service civique et tout s’est découlé de là. Et puis des propositions sont venues à nous, on ajoutait les pays à notre périple au fur et à mesure. Un contact au Togo, au Sénégal, etc.

E : On voulait faire un état des lieux de ce qu’il se passe, on était à mille lieux de savoir ce qui nous attendait. C’est une idée qu’on avait déjà en tête depuis longtemps, c’est juste que le futur est venu à nous plus vite que prévu et on l’a adapté. Les choses se sont mises en place. En terme de ressenti on n’imaginait pas tout ce qui allait nous arriver. Avant de partir l’idée était quand même très clair, on a lancé une campagne de financement, les gens savaient ce qu’on allait faire là bas. IL y avait le suivi via les réseaux sociaux. Il y a eu deux étapes dans la conception du projet.

Par rapport à vos attentes et vos frustrations, quel est votre ressenti depuis votre retour ?

: Excédées. C’était le voyage de ma vie dans le sens où il y a ce que je pensais avant, ce qui s’est passé et ce que je pense maintenant. On continue à décanter jours après jours et ce conflit intérieur aussi dans tout ce que tu as vu. Sur notre chaine Youtube (vidéo ci-dessus : ndlr) vous pouvez voir toutes les personnes que l’on a rencontré et ce que l’on a vécu.

: Tout est exacerbé, dans le négatif et dans le positif tout a dépassé les attentes. Il y a besoin de recul sur certaines choses. On a rencontré des personnes très importantes, qui te font vivre des choses très intenses, tout est TRES. On a laissé une part de notre naïveté. Atlas il y en aura forcément un autre. On s’est vraiment rendu compte qu’il y avait des gens qui méritent et qu’il fallait pousser.

C’est ce que vous faites en quelque sorte avec l’événement, si j’ai bien compris il y a des personnes que vous avez rencontré qui viendront pour l’évènement ?

E : Du Sénégal, du Togo et de Cote d’Ivoire.

A : Le projet ATLAS ce n’est pas que nous deux, mais toutes les personnes que nous avons rencontré et qui se sont ouvertes à nous. C’est elles qui font le projet Atlas à notre place. On veut que les gens repartent avec des questions, avec les yeux plus ouverts qu’ils ne l’ont maintenant.

: Je souhaite bien sûr qu’il y ait le plus de gens possible, mais ma première victoire sera ce que les intervenants vont nous dire à la fin de la journée. C’est ce qui va beaucoup compter pour moi, si le public est content c’est parce que les intervenants seront heureux aussi. Mon souhait est que sur une journée comme ça ils se sentent mis en exergue. Et les relations entre les intervenants aussi vont être intéressantes. C’est le slogan d’ALEM « faire de votre trésor personnel, une richesse collective ». Nous on reste en retrait, on ne veut pas faire de l’ombre au reste de l’événement.

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Oeuvre Shaz Art, artiste présent à l’évènement

A J-7 de votre premier événement qui incarne des valeurs qui vous tiennent tous les deux à cœur, quelles sont vos craintes ? vos attentes ?

A : Je suis d’une nature assez stressée, et là étonnement je ne le suis pas, il doit y avoir un bon pressentiment. On a rencontré tous les intervenants, et c’est quand même rassurant. Eux ils parlent de choses qu’ils vivent tous les jours et ils sont heureux de montrer ce qu’ils font.

E : ça arrivera le jour J, il y aura un moment de stress. Mais la journée ce n’est pas nous, ce sont les intervenants, nous ça reste de la logistique.

Quelque chose à rajouter ?

: C’est important de dire que c’est gratuit et libre à tous. Les activités commenceront dès le début de la journée (14H : ndlr), que ce serait dommage de manquer certaines parties de l’événement. Je m’engage auprès des gens, une fois que vous êtes dans la boucle il n’y pas de moments où vous allez vous ennuyer et avoir envie de partir. Tout est construit pour qu’il y ait un enchainement et une continuité.

A : Il n’y a rien de cliché, tout a été fait de manière très sincère et avec le cœur.


 

Crédits photo et vidéos : ALEM.

Informations sur l’événement sur la page facebook ; https://www.facebook.com/events/385797485490698/

 

 

 

Tamino : spleen oriental et ténébreuse beauté

Jeudi 7 mars le Rocher de Palmer accueille un artiste perché quelque part entre des légèretés célestes et des profondeurs obscures. L’occasion de revenir sur cet enchanteur aux couleurs venues d’orient. Une rencontre d’un autre type à ne surtout pas manquer.

Venu d’Anvers, ce jeune artiste aux origines égyptiennes s’impose déjà comme un prince du soft rock à la voix envoutante. Et pour cause, dès sa naissance son destin semblait être tracé. Tamino-Amir Moharam Fouad doit son nom au personnage de Tamino, prince oriental, musicien et magicien dans La Flûte enchantée de Mozart. Prophétie autoréalisatrice ? Nous pourrions presque y croire tant ses titres détiennent une sorte de pouvoir mystérieux, empreints de noirceurs et d’une mélancolie qu’il porte en permanence dans son regard. A seulement 21 ans,  il réussit à atteindre le sublime. Une beauté mêlée de tristesse au service de son univers intime, poétique, dépouillé de tout artifice.

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crédit photo : ramy moharam fouad

 

Tamino avait déjà charmé le public avec son EP Habibi en 2017. Il attendra la douceur de l’automne 2018 pour sortir son album Amir avec lequel il part en tournée, il se produira notamment à Bordeaux le 7 mars au Rocher de Palmer. Au coeur d’un paysage onirique, c’est accompagné de sa guitare électrique et de sa voix profonde et dense souvent associée à Jeff Buckley ou Léonard Cohen, qu’il réussit à nous hypnotiser. Il s’accompagne seulement d’un pianiste et d’un batteur, il faut dire qu’il n’a pas besoin de plus.

 

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crédit photo : ramy moharam fouad

Son potentiel avait déjà été remarqué avec son titre Habibi, une troublante plainte élégiaque, ode au sentiment amoureux et ses tourments. Il oscille entre des aigus étourdissant aux variations orientales et des lamentations transperçantes, à l’image de son vague à l’âme nébuleux. Une véritable prouesse. Son énigmatique pouvoir se retrouve dans Indigo Night, une valse mélodieuse et tragique. Cigar au clip surréaliste (réalisé avec son frère à 17 ans) et au détachement qui n’est pas sans rappeler le groupe belge Balthazar, plus rythmé semble s’éloigner de cette abysse dans lequel il nous oblige à sombrer. « Death suits you dear sir, like a beautiful coat but without all the fur ».  Un compliment funeste qui nous fait replonger immédiatement dans les profondeurs les plus sombres. Cet esprit torturé transforme en or tout ce qu’il touche, y compris lui-même dans le clip de Tummy dans lequel il s’exhibe en dieu Egyptien orné d’une peau d’or qu’il ne peut retirer. A prendre métaphoriquement ? Il aura en tout cas du mal à se défaire du succès qu’il le suit dans ce qu’il produit majestueusement. Jusqu’à la reprise live du titre des Arctic Monkeys I bet that you look on the dancefloor auquel il ajoute son pastel magnétique, presque douloureux. Tamino aime la musique quand elle l’anime et le hante. Une once de tristesse en plus, et il devient ensorceleur.

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photo tournage Tummy : https://www.instagram.com/p/BnlMINVhhgR/

Ce joueur de flute aux ailes enfumées est bercé dans la musique depuis petit. Avec un père chanteur, une mère musicienne, un grand père un artiste égyptien de renom, difficile d’y échapper. Très tôt il apprend le piano, il monte sur scène pour la première fois à 14 ans et part à 17 ans à Amsterdam pour étudier au conservatoire. Un talent au large spectre éclot rapidement. De formation classique, influencé par son héritage orientale et profondément fier de sa nationalité Belge, son panel musical est extrêmement riche. De Rachmaninov à Serge Gainsbourg en passant par Tom Waits, cette diversité se retrouve dans ses morceaux qui atteignent les hauteurs. Tamino incarne la diversité culturelle dans ce qu’elle a de plus poétique.

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crédit photo : https://www.instagram.com/p/BpHPHYWByLc/

Au delà de sa technique impressionnante, sa capacité à nous troubler profondément et à nous emporter avec lui dans cette mélancolie céleste est saisissante. Se laisser porter par Amir est une expérience artistique, fusion de transcendance et d’abîme.

 

La favorite : le pouvoir au féminin

Depuis le 6 février, La Favorite de Yórgos Lánthimos séduit les spectateurs et la critique qui se laissent envouter par un univers déjanté et impitoyable, un véritable tour de force de la part du réalisateur de The Lobster et La mise à mort du cerf sacré. 

Liaisons dangereuses.

Au milieu des courses de canards et autres excentricités de la cour, le palais royal est le théâtre d’un jeu de pouvoir et de séduction entre trois femmes pour le moins culotées. Dans une Angleterre en guerre au début du XVIIIème siècle, la reine Anne (Olivia Colman), vulnérable et fragile, suit les commandements de Lady Sarah (Rachel Weisz), son amie d’enfance, qui dirige le royaume d’une main de fer. L’arrivée d’Abigail (Emma Stone), une servante prête à tout pour obtenir ce qu’elle désire, vient troubler leur relation complexe. La fin justifie les moyens. Ces Lady l’ont bien compris et enchainent les stratagèmes pour attirer les faveurs d’une reine souffrant terriblement de solitude. Cette dernière, extrêmement capricieuse, expérimente pléthore de fantaisies pour vaincre ce trouble. La preuve : sa colonie de 17 lapins dans sa chambre (chacun remplaçant un enfant qu’elle avait perdu mort-né ou encore nourrisson, fait réel), ses courses de homards, son maquillage de blaireau, ses excès de colères, etc.

Yórgos Lánthimos (The Lobster, La mise à mort du cerf sacré), fidèle à lui- même, propose un univers fantasque et imprévisible, délicieusement satirique. Olivia Colman (multi-primée), Rachel Weisz et Emma Stone (toutes deux oscarisées) sont prodigieuses dans un décor impressionnant. Ornées d’un humour glacé, séduisantes à souhait, le costume leur va parfaitement. Mélange exquis de faits réels et de récit imaginaire, un coup de maître désopilant.

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Le réalisateur grec nous avait habitué à des univers dérangeant, des situations surréalistes et absurdes qui font de nouveaux merveilles plongés dans ce contexte historique. Il est difficile de ne pas saluer la performance d’Olivia Colman qui ne quittera pas la couronne de si tôt puisqu’elle interprétera le rôle d’Elisabeth II dans la nouvelle saison de The Crown.

Au bonheur des dames. 

Une histoire qui aurait souvent vu des hommes occuper le premier rôle. La vrai force du film se trouve dans ces figures féminines qui n’ont pas peur de jouer de leur charme et de leur intelligence pour réaliser leurs objectifs. Et oui, les femmes ne servent pas seulement à créer de la sensualité dans ce film, mais elles ont le courage que la plupart des hommes de la cour n’ont pas. Détruites, mais fortes, un peu folles, mais déterminées elles illuminent l’écran, se partageant tour à tour le devant de la scène. Une relation triangulaire hors du commun.

Une perle rare dans le cinéma contemporain. Avec neuf prix et pas moins de 20 nominations, La favorite semble bien mériter son titre.

Football – Bordeaux impuissant face à Strasbourg (3-2)

Coupe de la Ligue (1/2 finale) : Dépassé dans tous les secteurs, le FCGB n’ira pas en finale de la compétition. Contrairement à Bordeaux, Strasbourg a abordé ce match avec de l’envie, de l’intensité, du jeu direct et vertical. Ricardo n’offrira pas une nouvelle Coupe de la Ligue à son équipe (remportée en 2007).

Strasbourg avec de l’envie, Bordeaux au bout de l’ennui

Dans le stade de la Meinau plein à craquer, Bordeaux subit le début de match. Strasbourg prend la mesure de l’événement. Les Girondins n’arrivent pas à construire ses offensives à cause de nombreuses erreurs techniques, comme celles de Karamoh.

Le strasbourgeois Mothiba reçoit une passe du latéral droit Lala et frappe en puissance mais Costil est sur la trajectoire. (8’ 0-0). Contre le cours du jeu, Sankharé ouvre le score en reprenant le ballon sur un corner mal dégagé. (14’ 1-0). La rencontre va s’équilibrer avec des attaques de part et d’autre. Koundé gagne ses duels dans les airs et permet à son équipe de mener à la mi-temps. (1-0).

Strasbourg commence la seconde période avec beaucoup d’envie et d’intensité. Les Bordelais reculent et sont rapidement débordés, notamment côté gauche. Lala ne cesse de prendre de vitesse Poundjé. Ajorque égalise logiquement sur une reprise après un centre détourné par Costil. (49’ 1-1). Le FCGB continue de subir les vagues offensives adverses. Mothiba reprend d’un plat du pied un centre millimétré de l’intenable Lala ;  Strasbourg mène au score. (55’ 2-1).

Apathique, Bordeaux encaisse un troisième but après une tête de Mothiba qui s’offre un doublé. (60’ 3-1).  Les joueurs au scapulaire peinent à réagir devant la maîtrise alsacienne. Bordeaux redonne un espoir futile à ses supporters après la réduction du score de Briand sur une passe de l’entrant Kamano. (82’ 3-2). Malgré de longs ballons en fin de match pour le géant danois Cornelius, Bordeaux ne parvient pas à inquiéter le portier adverse. Les hommes de Laurey tiennent leur finale, dans une rencontre maîtrisée.

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©MadeinFOOT.com

Une déconvenue inquiétante

Bordeaux n’a jamais prit la mesure et l’enjeu de l’événement. Les hommes de Bedouet-Ricardo commirent trop d’erreurs techniques et défensives pour inquiéter le club alsacien. Ils firent illusion pendant trente minutes avant de perdre pied et s’écrouler.

Certains joueurs se sont concentrés sur leur performance individuelle et non pas au collectif. En perdition, Le FCGB s’arrête en demi-finale de la Coupe de la Ligue.

Le capitaine Costil avait pourtant déclaré aux UB87 lors de leur entraînement au Hallain : « on compte sur nous, vous pouvez comptez sur nous » Les hommes du duo Bedouet-Ricardo n’ont pas réussi à tenir leurs engagements en proposant une rencontre terne et sans engagement.

Le coup de gueule de DaGrosa

Exaspérés, les supporters girondins ont exprimé leurs déceptions vis-à-vis des joueurs et de leur match insipide. L’actionnaire américain Joe DaGrosa a rapidement réagi à cette déconvenue sur son compte Twitter :

« Défaite extrêmement décevante contre Strasbourg. La défense a particulièrement était horrible et inacceptable !!! Il est temps pour tout le monde d’agir et de commencer à respecter la tradition combative du FCGB et de gagner sur le terrain ! »

Conférence de presse de Bedouet : Un aveu d’impuissance préoccupant pour l’avenir.

Eric Bedouet a fait part de sa déception et de son incapacité (inquiétante) à faire réagir ses joueurs :

« Strasbourg a joué de façon directe et agressive. On a eu des moments où on a on a été présents, puis on a eu la chance de mener 1-0, on aurait dû mieux gérer ça et on n’a pas su faire […] Il faut savoir s’adapter à ce jeu là, même si ça ne nous plaît pas […] Et ce qui est terrible, c’est qu’on est conscient de ça. «  […] « Mais il fallait aller au-delà de ça, il fallait s’arracher un peu plus si on voulait aller en finale , c’était le moment de faire quelque chose de bien cette année, car il n’y avait pas Paris. Tout le monde en était conscient, mais sincèrement je ne sais pas si on avait les armes pour y aller, en finale, à Lille. ».

Bordeaux est désormais éliminée de toutes les compétitions nationales et européennes. Douzième au classement de Ligue 1, la saison semble déjà terminée, au grand dam de ses supporters.

Source image à la une : ©Foot.01

Léopold Frouin

 

 

Flavien Berger en concert à Bordeaux : un voyage à contretemps sur Mars Balnéaire.

Vendredi 30 novembre Flavien Berger était en concert à la Rock School Barbey. Le N’info à pu assister à son concert et même le rencontrer. Retour sur cette soirée et cette rencontre.

Nous avions rendez-vous au Musée des Arts Décoratifs et du Design (MADD) et après avoir visité l’exposition Phénomènes : quand le design dévoile les technologies invisibles du quotidien, Flavien Berger nous a accordé un moment pour lui poser quelques questions.

N’info : Ça fait maintenant trois ans que tu as sorti ton dernier album, qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps ?

Flavien Berger : Pendant tout ce temps j’ai sorti un disque, après j’ai fait une tournée pendant un an et demi et après j’ai composé mon disque. Et entre temps, j’ai arrêté mon job de prof de prépa d’art à Paris, je me suis consacré à la musique, j’ai fait des BO de films, des collaborations avec d’autres gens, des projets avec mon collectif

N : Tu as commencé à quel âge la musique ?

FB : Vers 12 ou 13 ans, je m’y suis mis tout seul

N : Comment tu trouves tes textes, il faut de l’imagination, c’est certain, comme dans « Pamplemousse » avec « La robe couleur petit déjeuner » ? D’où tu sors tout ça ?

FB : Je sais pas trop, c’est du travail, mais après il y a des choses qui viennent naturellement et d’autres qu’il faut un peu bosser. « Pamplemousse » est une chanson qui est venue à la toute fin du disque, à un moment où je voulais encore d’autres morceaux et où j’avais passé un an et demie à bosser sur mon disque. Et c’est un morceau qui est venu très naturellement, très rapidement et « La robe couleur petit déjeuner », je sais pas trop. L’idée de mes textes, entre autres, est de t’emmener quelque part où tu crois que l’on va te raconter quelque chose, et en fait on t’emmène ailleurs.

N : Dans le morceau « Deadline », tu as l’air de vachement critiquer l’industrie musicale.

FB : Pas du tout non, je me parle à moi-même en fait. Quand tu fais un disque tu te mets la pression. Je le fais parce que c’est moi qui veux le faire et personne ne m’y oblige. Mais je ne parle absolument pas d’un label ou d’une pression quelconque à part la mienne et les gens qui sont dans ma tête et c’est ça ma deadline. On se fixe des deadline nous-mêmes. Par exemple c’est une tragédie ce morceau, c’est l’histoire d’un mec qui fonce dans le mur, donc c’était aussi moi qui expose mes craintes de me tromper.

N : Comment tu pourrais définir ta musique ?

FB : C’est pas trop à moi de la définir, je pense que c’est des chansons d’amour dans un style un peu électro-psyché.

N : Et la chanson française aujourd’hui, tu en penses quoi ? Parce que la nouvelle chanson française, c’est des artistes comme toi et on a l’impression qu’en ce moment il y comme une nouvelle vague qui arrive avec plein d’artistes qui explosent.

FB : J’ai pas vraiment beaucoup de recul sur tout ça. Je sais pas trop ce que ça veut dire. Des mecs ont toujours chanté en français et ça s’est jamais arrêté. C’est juste qu’il y a eu des moments où c’était plus mis en avant. On écoute beaucoup de musiques, on est une génération avec le streaming et on écoute plein de trucs différents, et ça c’est une chance.

N : Mais on peut avoir l’impression qu’il y a comme un clivage dans la musique entre des artistes comme François and the Atlas Mountain par exemple, des artistes avec de super textes, de superbes musiques, et des gros artistes comme Nekfeu par exemple qui occultent un peu ces artistes.

FB : Oui, plus ou moins, mais après tout le monde ne peut pas être écouté, il faut qu’il y en ait qui le soit plus que d’autres, parce que sinon ça ne marche pas, la tension du public est forcément hiérarchique sinon c’est le communisme culturel. Je pense que toi à partir d’un moment où tu as accès à un artiste, qu’il marche plus ou moins, fasse des plus grandes scènes ou soit sur un plateau télé on s’en fout tu vois. Donc je pense que l’on est pas mal loti, personne n’est victime de pas être assez écouté. Et puis c’est pas forcément la reconnaissance qui est cherchée. Ce qu’il faut pour un artiste c’est qu’il ait le fuel pour continuer les projets qu’il a envie de faire. Quand tu es un artiste qui n’y arrive pas, il faut qu’on trouve un moyen pour le faire, pour le monde. S’il pense que l’on doit recevoir ses projets, il faut que le monde les reçoive. Et parfois un artiste a plus de sincérité qu’un autre et dans ce cas-là c’est frustrant de se dire qu’il ne peut pas mener à bien ses projets alors que d’autres qui font des trucs avec moins de sincérité y arrivent. Si toi tu vas voir François et que tu vas lui dire du fond du cœur que ce que tu as entendu, t’a touché, et bien il y a peut-être d’autres artistes qui n’ont jamais ça. C’est un truc de sincérité, de karma. S’il a changé ta vie, ça va faire un espèce d’effet papillon vertueux qui lui reviendra un jour et qui le nourrira. Ce que je fais maintenant c’est qu’à la fin des concerts, je dédicace des vinyles. Et voir quelqu’un en face à face, même deux minutes, quelqu’un qui vient et t’explique pourquoi il a aimé ce morceau où tel truc qui a impacté sa vie d’une manière ou d’une autre, et là pour le coup le fait que ta musique aide vraiment la vie des gens devient très tangible pour moi. Mais je ne fais pas tout ça pour toucher les gens, j’essaie simplement d’aller au plus profond de ce que je puisse faire. Et j’ai aucune attente envers mon public, je crois. Et ça rend à fond indépendant.

N : Est-ce que l’année 2018 est un peu l’année où tu exploses ?

FB : Non, parce qu’en fait ça a été hyper graduel, à chaque fois c’était des petites explosions, des petits coups de pétard, parfois des mammouths mais jamais un grand coup de Big Bang. Et je ne pense pas exploser plus cette année qu’un autre, car il y a chaque petites étapes qui font que des oreilles sont intéressées et je suis mon chemin. Il y a des gens qui chantent un morceau et c’est le buzz et après ça explose. Des fois ça peut aller trop vite mais ça dépend de ton carburant. J’ai pas l’impression d’avoir déjà vraiment buzzé. Par exemple mon morceau le plus écouté sur  YouTube a mis très longtemps à atteindre un million de vues. Je suis mon petit bonhomme de chemin. Je ne crois pas en la croissance. J’ai pas envie que ça aille toujours plus haut.

N : Quels sont tes inspirations, par exemple quand tu étais petit, tu t’es nourri de quoi comme musiques ?

FB : Beaucoup de rap français, américain, de l’électro, un peu du soul et du blues à fond. Mais j’ai écouté de la musique très bizarrement. Je pouvais écouter un album du Wu-Tang Clan comme d’autres ont écouté de la musique très douce. J’avais piqué des CD à mes frères et sœurs et je gardais un morceau ou deux et je me faisais une espèce de compil’ un petit peu bancale. J’ai beaucoup écouté des cassettes audio et travaillé avec. Mais c’était pas des cassettes audio de musique, mais d’histoire, des polards, des contes.

N : Et en 2019 qu’est ce qui t’attend ?

FB : En 2019 ça tourne à fond. Mais encore une fois j’y vais « step by step ».

N : Et sur scène, tu te sens comment ?

FB : Je kiff, je suis bien et j’ai envie d’y aller. J’aime pas trop le studio, j’aime faire de la musique chez moi, mais j’aime pas le studio. Donc la scène je kiff autant que faire se peut, je fais de la musique, donc je suis content. En tout cas on monte ensemble, c’est une mayonnaise la scène !


Après avoir pu rencontrer Flavien Berger, le N’info a ensuite assisté à son concert à la Rock School Barbey. La salle était pleine et les guichets fermés. La soirée a commencé par Insomnie Club, qui a réussi à mettre la bonne ambiance grâce à sa prestation mêlant pop et électro mais aussi sensualité à l’image du morceau « Inconnu ».

Mais à 22h, place à Flavien Berger qui arrive dans une salle bouillante. Sur scène, il est seul avec ses synthés, ses contrôleurs et sampler. Il dégage une forte présence et mets tout son talent à contribution pour faire voyager le public au rythme de sa voix et de sa musique. Son entrée en scène se fait sur « Brutalisme », tout le monde chante avec lui. « Je vois que vous êtes chaud, Bordeaux ! C’est pas souvent que le public chante les paroles avant même que je les chante » dit-il.

Et l’ambiance devient carrément électrique lorsqu’il joue les premières notes de « La fête noire », quelques personnes montant sur scène. Et lorsque « Pamplemousse » commence, tout le monde chante encore avec lui.

Après plus d’une heure et demie de concert, il faut se dire au-revoir et à bientôt, car Flavien Berger sera toujours très attendu à Bordeaux comme ailleurs.

François C.

Crédut photo : Sources photo : https://www.grazia.fr/culture/musique/podcast-musique-flavien-berger-contre-
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Le film du match Bordeaux vs PSG : Un match nul et de la fierté

Quel match ! Quelle ambiance !

La rencontre Football Club des Girondins de Bordeaux contre le Paris Saint-Germain a tenu toutes ses promesses. Le score final fut de 2-2.

Certes, le FCGB n’a glané qu’ « un point » de sa confrontation face à son adversaire du soir. Mais quel adversaire !  Le Paris Saint Germain !

L’ogre parisien était pourtant venu au stade René Gallice avec son armada offensive : Mbappé, Neymar et Di Maria. Seul absent, Cavani (sa situation commence à poser problème du côté de Paris). Pas d’excuse donc !

2-2, un résultat inimaginable avant le début de la rencontre. Qui aurait parié sur un but de Jimmy Briand ? Un centre millimétré de Maxime Poundjé pour la tête salvatrice d’Andreas Cornelius ? Honnêtement, personne.

Un match de haute intensité où tous les bordelais se sont montrés concernés. Un match plein, prometteur pour l’avenir.

Le film du match

Dans un Virage Sud plein à craquer, les Ultramarines Bordeaux 87 et les supporters d’autres virages venus pour l’occasion ont soutenu pendant plus de 90 minutes leur équipe avec ferveur et détermination. Après un tifo de toute beauté (comme à chaque fois), le match est lancé.

 

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Source : Girondins 33

Le stress est au rendez-vous, une contre-attaque parisienne pouvant être fatales à tout moment. Les joueurs du FCGB pressent haut, mettent de l’envie et de l’intensité au début de la rencontre.

Pourtant, après une erreur d’inattention, Bordeaux se fait punir par l’intermédiaire de Neymar à la 34 ème   minute de jeu. Cruel mais réaliste.

Les Girondins se montrent moins dangereux après l’ouverture du score parisienne, accumulant petites fautes sur petites fautes. Dans le temps additionnel, Angel Di Maria est tout proche d’un superbe but. Poteau.

Mi-temps, on souffle enfin. 0-1, on y croit encore ! Certes, l’espoir apparaît infime, mais il est bien là. La pression est tout de même redescendue, mais pas la ferveur !

Reprise.

Bordeaux revient avec des ambitions, ne recule pas. Oui, aujourd’hui, les joueurs ont décidé de ne pas subir comme les autres équipes mais bien de l’emporter !

Miracle !

Après un débordement de l’intenable Karamoh, Jimmy Briand égalise d’une frappe chirurgicale. Qui l’aurait-cru ? Après des prestations indigestes, fantomatiques, l’ancien international s’est métamorphosé réalisant un match plus que correct. Sa meilleure performance sous le maillot au scapulaire, de bonne augure pour la suite ? L’avenir nous le dira. 1-1, Bordeaux a du caractère !

Malheureusement, les supporteurs (les vrais, pas les opportunistes venus en masse au stade) déchantent après une accélération dévastatrice de Mbappé. Le prodige français ne laisse aucune chance à Costil. Cruel mais réaliste.

Bordeaux va alors subir. On sent le match leur échapper malgré les encouragements incessants du Virage Sud.

Frappe enroulée de Di Maria. Nouveau poteau. Le stress monte, le temps défile. Le résultat paraît tout de même cruel.

Entrée de Maxime Poundjé à la 73 ème  minute.

Rien n’y fait, Bordeaux ne semble plus avoir les armes, éreintés par un match à haute intensité.

Entrée de Cornelius à la 78ème à la place de Karamoh, l’homme du match sans contestation, par ses dribbles, sa percussion qui ont rendu fou N’Soki.

Et puis, second miracle !  Kamano déborde et sert Poundjé qui délivre un centre millimétré à Cornelius. Ce dernier « bouffe » Thiago Silva dans les airs et place une tête rageuse décroisée. Aréola ne parvient pas à la contrôler.

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But !! 2-2. Coaching gagnant !

Les vrais supporters sont en transe. Les « footix » n’en reviennent pas. Oui, eux qui avaient espoir de voir le FCGB sombrer n’en croient pas leurs yeux. Bordeaux sera après 15 journées la première équipe a glané un point face au PSG, mastodonte sportif (et financier) français.

Match nul. Les penaltys ? Ils n’ont pas été sifflés. Tout comme le hors-jeu également. Alors les excuses et les critiques n’ont pas lieu d’être. Ce match fut magnifique par son intensité, son scénario improbable. On a (enfin) vu une équipe rendant fier les supporteurs.

Les émotions étaient au rendez-vous. Quel plaisir de voir le Virage Sud s’enflammer. Bordeaux tient son match référence sous l’ère Ricardo/Bedouet. Les vrais supporters bordelais ont montré qu’est ce qu’un club, avec des valeurs, de la fierté, de la conviction et de l’honneur. Maintenant, il faut continuer et montrer cet état d’esprit pour les prochains matchs !

Le FCGB, plus qu’une institution, une passion.

 

Source : Girondins 33 / La Nouvelle Republique.fr et Ouest France

Droogz Brigade + l’Animalerie à Grand Parc : Comment partager le rap ?

Il n’y a pas beaucoup de jour passé sans musique. Il y a un toujours un sifflotement, un voisin dans la tram qui chantonne ou une playlist dont on ne peut pas se passer. Mais quoi de mieux que pouvoir partager vos morceaux du moment avec des passionnés, ou mieux encore d’en découvrir de nouveaux ?

Le Jeudi 22 novembre, alors que les lumières s’éteignaient progressivement dans la salle des fêtes de Grand Parc de Bordeaux, à quelques minutes du début du concert, les rappeurs de Droogz Brigade s’impatientaient dans leurs loges, prêts à monter sur scène, chauffer une foule venue acclamer le collectif Lyonnais L’Animalerie. L’organisation était assurée par le label local et producteur de spectacles, Banzaï Lab, reconnu comme une des principales maisons de disque implantée dans le Bordelais. Ce concert, qui revendiquait une certaine camaraderie entre les deux groupes et une passion commune autour de la musique rap, fut donc ouvert par Droogz Brigade. Originaire de Toulouse et composé de Al’ Tarba, Rhama le Singe, Staff l’Instable et Sad Vicious, ce quatuor s’ancre dans des influences punk hardcore, avec un jeu scènique et des interactions avec le public très proches de celles d’un groupe de hard rock. Ce qui était certain c’est qu’ils ont fait trembler les murs, bouger les corps et secouer les têtes. Toujours aussi nerveux à l’idée de jouer en public malgré leur expérience du live bien alimentée, ils ont été confrontés à un défi, celui d’enflammer un public composé à la fois de fans et d’amateurs à convaincre.

https://soundcloud.com/bymonsieurj/interview-de-droogz-brigade-au-grand-parc?fbclid=IwAR1szxY_7CiCc0P_hg9TJiMpCbL4trTDa7JlldU56tWA6USR37bEmFIFb8k

Et c’est chose faite dès le début du set. Leur énergie et leur flow ont fait l’unanimité dans l’assistance. Des influences cinématographiques et littéraires prennent place dans leurs textes dynamiques, déjantés et pleins de sens, parmi lesquelles Orange Mécanique ou Le Marquis de Sade. Toutes ces inspirations se retrouvent dans les productions d’Al Tarba qui mêlent le clavecin à la rythmique hip-hop. Tous les membres ont une attirance particulière pour le cinéma, on peut y voir plusieurs clins d’oeil dans les visuels et les textes. Le rap leur a aussi permis de découvrir de nouveaux univers cinématographiques, pour exemple, des samples de films pornographiques se retrouvent sur le morceau « Les feux de la Bourre ». Le groupe réfléchit actuellement à compiler des démos et freestyles enregistrés dans un nouvel EP intitulé « Terreur de jeunesse ». Droogz Brigade et l’Animalerie possèdent un rapport d’amitié construit grâce à la scène, les deux groupes ont ainsi partagé un freestyle à la fin du concert qui a enflammé le public. La complicité entre les deux collectifs est née de concerts précédents et de collaborations entre les membres.

 

Le collectif de l’Animalerie regroupe une quinzaine de membres aux univers musicaux différents qui s’additionnent autour de l’Alchimiste Oster Lapwass qui tient les manettes des prods. La bonne entente et la complémentarité entre les différents artistes sont au cœur du groupe. La philosophie de l’Animalerie pourrait correspondre à « la rencontre de gens qui s’affectionnent artistiquement » comme dirait Lucio Bukowski, le représentant le plus connu du groupe. Mais leur collectif va au delà de la musique, ce qui les réunit, c’est une façon de parler, de penser la musique et de trouver de nouvelles manières de partager leur passion. Cette année, le groupe accueillait un nouvel arrivant, Roméo, connu sous le nom d’artiste de Nedelko. Celui-ci parle d’une intégration naturelle, humaine et artistiquement cohérente. Leur prestation sur scène fut à leur image : des flows variés, des attitudes scéniques qui emballent le public.

https://soundcloud.com/bymonsieurj/interview-du-collectif-lanimalerie-au-grand-parc?fbclid=IwAR3UX9CazwaWwebN7mKndNx8JGs8cFPAJl2l1AKa6nhDe3X7gSom9RbGL_Y

 

Robse, Nedelko, Kalan et Lucio Bukowski se sont partagés la scène durant deux heures pour une prestation vibrante et originale. Chaque rappeur possède un style unique et les intrumentales varient au fil du concert pour proposer une pluralité d’ambiances. Cette soirée fut donc un moment de partage et de découverte pour tout amateur de rap. Un tel événement, organisé à la Salle des Fêtes de Bordeaux Grand Parc, démontre une envie de faire découvrir la musique alternative au plus grand monde.

 

Noémie Sulpin et Théo Toussaint

Que d’émotions en Ligue des Champions !

En cette fin du mois de novembre, nous assistions à la 5ème et avant dernière représentation des clubs français en Ligue des Champions. Celle ci fut riche en émotions et remplie de tension, synonyme des matchs de très haut niveau.

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http://www.sport.fr

Pour l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain cette avant dernière journée de phase de groupe fut très intense et de haute voltige. Monaco, qui se déplaçait sur la pelouse de l’Atletico Madrid avait depuis longtemps mis la scène européenne de côté pour se focaliser uniquement sur le championnat et sur le maintien. Tout l’enjeu de ces rencontres reposait donc sur les performances de l’OL et du PSG.

Bis repetita

Lyon recevait l’ogre citizen au Groupama Stadium. Manchester City se positionnait en tant qu’immense favori de ce match retour. Mais, comme souvent dans les grands rendez-vous l’OL a su répondre présent et les hommes de Bruno Genesio ont su élever leur niveau de jeu technique tout en multipliant généreusement les efforts physiques.

Ainsi, dès l’entame de match, la rencontre se profile comme celle du match aller. Lyon ne subit pas tant que ça et exploite bien ses phases de possession. De plus, les transmissions rapides vers l’avant sont bien exécutées. Les plus grosses occasions de la première période sont clairement lyonnaises. Memphis Depay et Cornet, titulaire du soir -comme à l’aller- au poste d’attaquant droit, loupent à tour de rôle l’immanquable. Par la suite, Cornet, encore lui, manque de peu d’inscrire un but magnifique, son ciseau acrobatique heurtant la transversale. City garde toutefois la maîtrise du match dans le premier acte malgré un jeu offensif peu inspiré. La paire Aouar Ndombele du milieu olympien y est pour beaucoup. Les deux compères, auteurs d’une prestation de grande qualité, permettent à Lyon de récupérer beaucoup de ballons et de gêner la construction adverse.

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Icon Sport – Tanguy Ndombele devançant David Silva

En deuxième mi temps la physionomie de la rencontre reste la même. Lyon se défend vaillamment et profite des espaces laissés par les anglais. Cela paye. Juste avant l’heure de jeu, Cornet ouvre le score d’une superbe frappe enveloppée. Puis, les coéquipiers de Nabil Fekir font preuve d’une légère fébrilité dès l’engagement. City semble passer une vitesse et augmenter son niveau de jeu. Anthony Lopes ne tient pas longtemps sa cage inviolée. Aymeric Laporte égalise sur un coup franc de Sterling d’une tête puissante. Cependant, les lyonnais ne baissent pas la tête et continuent de jouer pleinement leur match, gênant très bien la construction du jeu citizen. A 10 minutes de la fin, Maxwell Cornet, auteur d’un match héroïque, s’offre un doublé et probablement le meilleur souvenir individuel de sa jeune carrière. Mais rebelote ! Dans la foulée, encore sur un coup de pied arrêté, la défense lyonnaise se fait devancer par le timing chirurgical d’Aguero qui égalise, 2-2 ! L’OL résiste bien durant les dernières minutes et parvient à conserver le match nul. Le président lyonnais Jean Michel Aulas peut être fier de ses joueurs et du match qu’ils ont accompli.

L’Olympique Lyonnais devra ainsi jouer le dernier match de poule en Ukraine face au Shaktar dans l’objectif de ne pas le perdre afin de se qualifier pour les 1/8èmes de finale. Il faudra également que les gones adoptent cette attitude et ce niveau de jeu plus régulièrement en Ligue 1 pour véritablement s’affirmer comme la meilleure équipe du championnat derrière le PSG.

 

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©AFP – Maxwell Cornet fou de joie, célébrant son second but

Une finale avant l’heure

Le PSG lui, accueillait Liverpool. Un duel de tacticiens 100% allemand. A l’aller, les reds avaient écrasé Paris et s’étaient imposé logiquement. La différence d’intensité et d’efforts fournis par les joueurs avaient causé beaucoup de tords aux parisiens. Aussi, ce match retour avait l’allure d’une finale. Dans ce groupe C très relevé, une victoire de Liverpool assurait aux reds la qualification. Pour que Paris garde son destin entre ses mains lors de la dernière journée, la victoire s’imposait également. De plus, il régnait comme un sentiment de dernière chance pour entrevoir la suite de la saison dans les meilleures auspices côté parisien. Selon certains, c’est même l’ensemble du projet Qatari qui était remis en cause si l’objectif européen échouait encore une fois prématurément.

C’est dans son contexte particulièrement stressant que le coup d’envoi retentit. Paris débute son match de la meilleure des manière. Les hommes de Tuchel s’installent dans leur schéma classique de possession et parviennent rapidement à trouver des brèches dans les lignes adverses. La récupération de balle s’effectue haut. Dans ce système hybride, le PSG passe d’un 4-2-2-2 en phase défensive, avec Neymar et Di Maria bloquant les couloirs, Verratti accompagné de Marquinhos au milieu à un 5-3-2 en phase offensive. C’est Marquinhos qui avait pour mission de descendre d’un cran pour pouvoir jouer face au jeu comme un vrai défenseur central. Ainsi, le système mis en place par Thomas Tuchel fonctionne à merveille puisque Bernat puis Neymar permettent au Paris Saint Germain de mener logiquement 2-0 à moins de 10 minutes de la fin du premier acte. Mais, dans la dernière minute du temps réglementaire Mané part en profondeur. Le retour de Di Maria est valeureux mais surtout maladroit. Liverpool obtient un penalty à juste titre. C’est le soldat James Milner qui se charge de ramener son équipe à 2-1 à la pause.

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©AFP – Verratti aux prises avec Firmino

Dès l’entame de la deuxième mi temps, Paris laisse le jeu aux anglais et recule. Néanmoins la ligne défensive parisienne joue plus haut qu’à l’aller et les reds rencontrent de grandes difficultés à trouver leur trio offensif. Côté parisien, tout le monde défend. Neymar le premier et cela se ressent. Son équipe subit mais reste compacte et appliquée dans le replacement, ce qui bloque toutes les tentatives des reds. Grâce notamment à des défenseurs affichant un niveau excellent, comme les brésiliens Thiago Silva et Marquinhos ou encore le jeune allemand Kerher dans son couloir droit, Liverpool ne se procure aucune opportunité dangereuse. Puis, le temps commence à s’écouler et les minutes à compter. Le match devient âpre. Le jeu est haché, entre l’excès d’engagement des joueurs de Jürgen Klopp et les changements effectués par les deux coachs.

Le temps tourne en faveur du PSG, mais plus la fin du match approche plus la tension est palpable. Thiago Silva et Marquinhos se battent comme des guerriers, comme si leur vie dépendait du sort de ce match. L’appréhension et la peur d’un nouvel échec se ressentent fortement. Malgré cela, les parisiens semblent maîtriser la fin de match. Verratti -passé à deux doigts de l’expulsion en première période- et Neymar gagnent du temps de manière subtile. Le fantasque brésilien se permet même un sombrero ultra spectaculaire, comme pour conclure de la plus ginga des manières, sa très bonne prestation. En dépit du peu d’occasions et du jeu proposé en seconde période, le Paris Saint Germain s’impose finalement 2-1 et prend une sérieuse option pour la qualification.

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Thibault Camus/AP/SIPA – Thiago Silva et Marquinhos déchaînés, à l’image de leur énorme match

Maintenant, les parisiens peuvent souffler et faire évacuer la pression. Il faudra quand même assurer l’accession aux phases finales de cette Ligue des Champions à Belgrade dans deux semaines. Ces dernier auront pour objectif de gagner en Serbie pour espérer finir 1er de son groupe. Les reds de Liverpool eux, vont avoir une autre finale à jouer, cette fois à domicile face à Naples. Ainsi, le championnat étant déjà plié, il ne reste plus qu’à Paris de gagner sa place pour les 1/8èmes de finale afin de terminer l’année de la meilleure des façons.

Charly C.

La série AD VITAM : Une mise en abîme entre la vie et la mort

AD VITAM, nouvelle création de Thomas Cailley (Les Combattants) et Sébastien Mounier (Trépalium) débarque sur ARTE en ce mois de novembre 2018.

La série promettait un embrassement entre le genre du drame et de la science-fiction. Un choix audacieux pour une production française. Alors, qu’en est-il ?

Le synopsis : Alors qu’on pense avoir vaincu la mort, sont découverts les corps de sept suicidés, tous mineurs. Dérive sectaire, acte politique, cri d’alarme d’une jeunesse sans repères ? Darius, flic de 120 ans, mène l’enquête avec Christa, jeune fille révoltée et rebelle.

AD VITAM, série composée de 6 épisodes, met du temps avant de démarrer. Le premier épisode possède un rythme déroutant ; Un début lancinant mais nécessaire pour poser les bases du récit. Au fur et à mesure de l’avancée de l’intrigue, on se met à entrer pleinement dans l’histoire. Le casting cinq étoiles sublime la narration. On retrouve en effet Yvan Attal campant l’inspecteur Darius en charge de l’enquête sur ces suicides mystérieux. Garance Marillier (Grave) joue quant à elle le rôle de Christa, une adolescente à tendance « suicidaire » et« psychotique » qui aidera Darius dans sa quête de vérité. Cette jeune femme est enfermée dans un centre de détention depuis une dizaine d’années après avoir voulu mettre fin à ses jours en suivant une organisation du nom de Saul.  Cette dernière, coupable de suicides collectifs, semble refaire surface. Grâce à la « régénération », la majeure partie des humains vivent désormais indéfiniment, esquivant la mort chaque jour. La jeune génération réfute cette idée et se met en opposition avec cette « dictature de la vie ».

 

Ad vitam

Niels Schneider (Polina, danser sa vie), Rod Parot (La tête haute) et Anne Azoulay (Le bureau des légendes) prennent également part à cette histoire, cette mise en abîme de la vie et de la mort.

AD VITAM détonne des autres productions télévisuelles du moment. Par ses choix scénaristiques, la série nous plonge dans une trame originale et surprenante. Les pièces du puzzle s’assemblent (trop ?) lentement au fil des épisodes, et tout prend petit à petit sens. L’épisode 5, centré sur un des protagonistes, en est l’exemple le plus flagrant. Cet épisode offre du reste aux spectateurs de nombreuses réponses avant un époustouflant dénouement final, on n’en dira pas plus.

AD VITAM ne se dérobe et assume son propos. Les acteurs jouent justes. Garance Marillier crève l’écran et confirme après sa brillante prestation dans le long-métrage Grave. Un rôle étrange, où son personnage oscille entre vengeance et libération, entre la mort… et la vie. On soulignera également l’excellente performance du charismatique Rod Parot qui affirme, en quelques scènes, les louanges portées à son égard dans le film La tête haute. Il y livrait une prestation poignante et véritable. Et que dire de Niels Schneider qui monopolise l’attention à chaque apparition !

Certes, le récit est un peu trop lent et parfois, cousu de fil blanc. On aimerait davantage d’éclats, être plus au cœur de ce qui ressemble à une réalité utopique, ou dystopique, selon les ressentis. Mais c’est également ça qui fait le charme d’AD VITAM. Yvan Attal se cherche un peu dans sa première apparition dans une série télévisée. Il retrouve son jeu parfait dans la seconde partie du récit. La fin est quant à elle quelque peu expéditive, on aurait aimé davantage d’explications. Mais après tout, c’est à nous de faire notre choix, trouver notre Monde futur.  Deux visions s’y affrontent dans un horizon, sûrement pas si lointain. Que choisir ? Vivre sa vie, sans artifice, sans regret, sans superficie ? Ou vivre sa mort, là où la peur et la réalité disparaissent petit à petit ? Une opposition, un débat soulevé où chacun comprendra sa propre morale.

Léopold Frouin

 

 

 

 

 

 

Sources : Allociné

Crédits photos : http://www.lequotidienducinema.com/magseries/52/la-serie-ad-vitam-avec-yvan-attal

https://www.alvinet.com/similaires/1-ad-vitam/47105333